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Achenbach

De 1940 à 1943 Ernst Achenbach fut le n° 2 de l’ambassade allemande à Paris et exerça une grande influence sur l’ambassadeur Otto Abetz. Achenbach était le Chef de la Section politique de l’ambassade et à ce titre il avait sous ses ordres le Conseiller Theodor Zeitschel responsable des questions juives. Ce sont les SS et l’ambassade qui ont réellement été en charge de la « Solution finale » en France.

Après la guerre, Achenbach n’a pas été inquiété, est devenu député influent, leader de l’aile droite du parti libéral FDP, représentant la grande industrie. Il a été impliqué en 1953 dans le complot Naumann projetant d’infiltrer d’anciens nazis dans tous les partis. A cette occasion il lui fut rappelé le telex  qu’il avait envoyé en février 1943 annonçant qu’en représailles d’un attentat des milliers de Juifs seraient déportés. Achenbach avait répliqué que l’ambassade s’était arrangée pour que ces représailles n’aient  pas lieu.

En 1970 quand le gouvernement Willy Brandt décida de nommer Achenbach Commissaire  européen à Bruxelles (le FDP s’était allié au SPD au Bundestag) les Klarsfeld ont pu prouver que les représailles en question avaient été effectivement appliquées et que la grande rafle de février 1943 dans l’ex zone libre avait abouti à la constitution de 2 convois (le 50 et 51 des 4 et 6 mars) et qu’ils avaient abouti à Sobibor. Beate fit le tour des six capitales des pays de la CEE et agita l’opinion. Bonn fut contraint d’annuler la décision de nommer Achenbach à Bruxelles.

Au Bundestag, Achenbach, porte-parole du groupe de pression pour l’amnistie  des crimes nazis se fit nommer rapporteur de la Commission des Affaires étrangères pour de la convention judiciaire franco-allemande signée le 2 février 1971 par Willy Brandt à Paris où il rencontra Beate qui décida de militer pour la ratification de cette convention et son application en Allemagne où enfin pourraient être jugés les criminels nazis qui avaient dirigé la solution finale en France. Le France était résigné à ne pas voir ratifiée cette convention que repoussaient la CDU-CSU et le FDP, qui, à eux deux, avaient la majorité au Bundestag et au Bundesrat.           

C’est alors que les Klarsfeld organisèrent la tentative d’enlèvement de Kurt Lischka, ancien responsable n° 1 de la Gestapo en France, chef de la police nazie à Paris. Ils échouèrent à le ramener en France mais déclenchèrent un scandale puisque Beate se fit volontairement arrêter en présentant au procureur de Cologne l’épais dossier de Lischka.  Avec l’aide des jeunes de la LICA et d’anciens déportés, les Klarsfeld menèrent de multiples actions illégales en Allemagne contre l’impunité de ces criminels qui ne pouvaient être extradés en France ni jugés en Allemagne tant que la convention ne serait pas ratifiée. Le jour de Yom Ha Shoah en 1974, Beate se fit à nouveau arrêter volontairement dans le camp de Dachau; ce qui mobilisa l’Etat d’Israel et les Israéliens à la Knesseth et dans la rue. Le procès de Beate à Cologne en juin-juillet 1974 mobilisa la France et les Français; une grande manifestation eut lieu face à l’ambassade de la RFA. La condamnation de Beate aggrava la situation et le Président Giscard  d’Estaing intervint ainsi que le Chancelier Schmidt en faveur de la ratification. Achenbach désavoué , fut obligé de démissionner. La Convention fut ratifiée et la loi prit le nom de « Lex Klarsfeld ». Beate poursuivit encore Achenbach, leader du groupe d’amitié germano-arabe. Elle se rendit en 1975 au Caire et à Beyrouth pour réclamer son éviction qui intervint.  Elle y  intervint également pour obtenir l’éviction du diplomate Hans Schirmer, chargé à Bonn de préparer le dialogue euro-arabe, et qui avait été le prédécesseur de Kiesinger au poste de directeur-adjoint de la propagande radiophonique hitlérienne vers l’étranger. En 1969 il avait été ambassadeur de la RFA à Vienne où Beate avait tenté en vain d’obtenir du chancelier juif Kreisky qu’il n’acceptait point cette nomination.


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