Serge Klarsfeld s’est rendu pour la première fois à Auschwitz en février 1965. C’est là, seul à Birkenau, qu’il a décidé de s’engager pour la mémoire de la Shoah et pour la défense d’Israël. Il a tout de suite corrigé des erreurs concernant le convoi de son père (n° 61). Il est revenu à Auschwitz à plusieurs reprises dans les années 70, en particulier avec les dirigeants de Yad Vashem pour préparer le Pavillon juif en 1978. En 1981, les Fils et Filles ont organisé le premier pèlerinage à Auschwitz, en avion et en un seul jour (un de la Lot Airlines et le dernier vol de la Caravelle d’Air France). Les Klarsfeld faisaient partie du premier voyage de scolaires à Auschwitz, organisé par le Congrès Juif Mondial. Les FFDJF ont d’ailleurs, depuis deux décennies, co-organisé avec le Conseil départemental du Rhône et grâce à notre délégué Jean Levy, un voyage annuel de Collégiens du Rhône à Auschwitz, accompagnés d’anciens déportés.
En 1993, les FFDJF ont organisé le premier pèlerinage dans les Etats baltes pour le Convoi n° 73 : de Saint-Petersbourg à Tallin, à Kaunas, à Varsovie, à Sobibor, à Maidanek et à Auschwitz, sur tous les lieux où furent déportés les Juifs de France (en 1987 ils étaient allés manifester à Bergen-Belsen). Un an plutôt en 1992, le Train de la Mémoire qu’ils avaient organisé avait emporté un millier de militants à Auschwitz par le même itinéraire que les trains de déportation et était retourné à Paris via Strasbourg, où ils ont manifesté devant le Parlement européen sous la banderole : « Non à une Europe raciste, antisémite et xénophobe ». Les Klarsfeld ont mené campagne depuis 1990 pour la réhabilitation de la Judenrampe, disparue sous terre et les herbes, et où (ce qui avait été oublié), tous les Juifs étaient arrivés à Auschwitz jusqu’en 1944.
En 2005, Serge a obtenu, grâce à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le financement de cette réhabilitation de la Judenrampe, inaugurée par Jacques Chirac et Simone Veil le 27 janvier 2005. Les Klarsfeld depuis 1981, ont soutenu les recherches de J.-C. Pressac sur « Les chambres à gaz à Auschwitz – Technique et Fonctionnement » et ont publié à New York, l’immense ouvrage de référence qui a donné naissance à un ouvrage plus réduit publié par le CNRS, traduit en de nombreuses langues et qui fait autorité contre le négationnisme. Les Klarsfeld ont soutenu également l’architecte allemand Peter Siebers qui a fait le plan rigoureux de chaque bâtiment d’Auschwitz et de Birkenau.
En 1981, Serge après une longue enquête à travers tout l’Europe et aux USA, avait retrouvé l’Album d’Auschwitz original, sans lequel on ne pourrait visualiser ce qu’avait été la sélection dans un camp d’extermination et il a réussi à en obtenir la donation à Yad Vashem. En 1989, Serge a publié le catalogue des œuvres de David Olère, le seul homme au monde – il était peintre – à avoir visualisé ce qui se passait dans un « Krematorium » (le n° III à Auschwitz), où il faisait partie du Sonderkommando, mais où il était épargné en raison de son talent. L’œuvre de David Olère est aujourd’hui reconnue à sa valeur exceptionnelle et les Klarsfeld ont obtenu une remarquable exposition à Auschwitz et au Parlement allemand.
Le gouvernement polonais a nommé Serge, seul français au Conseil d’administration de la Fondation Auschwitz-Birkenau. Il est aussi membre du Conseil International d’Auschwitz et l’un des trois seuls récipiendaires du Prix de la Lumière du Souvenir d’Auschwitz (Light of Remembrance).