En 2015, j’avais ardemment appelé les électeurs de gauche en PACA à voter au second tour (et même au premier) pour Christian Estrosi, représentant les Républicains et rempart contre le Front National. Les électeurs de gauche avaient suivi et le Front Républicain l’avait emporté. Il en avait été de même dans le Nord pour Xavier Bertrand.
Aujourd’hui, il faut qu’un nouveau Front Républicain se dresse pour l’emporter contre le Rassemblement National : dès le premier tour, le parti du centre, La République en Marche, se rallie au candidat du Parti Républicain, Renaud Muselier, même si celui-ci est désavoué par son état-major. La trahison serait de ne pas tout faire, pour rassembler les citoyens opposés à la droite extrême, qu’ils soient de centre-gauche ou de centre-droit.
Le RN reste un parti d’extrême-droite. Marine Le Pen a tenté de ratisser large et de faire croire que son parti se banalisait, tout en conservant dans ses instances dirigeantes les mêmes personnalités dérangeantes. Bravo pour sa condamnation absolue de la rafle du Vél’ d’Hiv, mais elle ne l’a signée que de son nom à titre personnel et elle n’a pas décidé les siens à reconnaitre la nécessité de la loi Gayssot qui protège efficacement les Juifs. Pour la majorité des dirigeants du RN, l’antisémitisme exprimé n’est qu’une opinion et non un délit. L’antisémitisme, j’y ai été confronté à Nice pendant la guerre, quand j’avais huit ans et que la Gestapo allemande pourchassait les Juifs avec l’aide de ses séides français, formés par Joseph Darnand, chef de la Milice. En mon vieil âge, je ne veux pas revoir Provence et Côte d’Azur, ni une autre région entre les mains de celles et de ceux dont les valeurs identitaires sont l’intolérance, le non-respect des Droits de l’Homme, la démagogie, le nationalisme chauvin et la violence organisée.
En conséquence, j’appelle non seulement les électeurs du Parti Républicain, mais aussi ceux des partis de gauche, à faire front à nouveau aux élections régionales comme aux présidentielles et à défendre la République en votant pour le candidat représentant les valeurs républicaines contre le candidat d’une mouvance qui, dans tous les pays où elle est parvenue au pouvoir, n’a jamais apporté que des catastrophes.
Serge Klarsfeld
Président des FFDJF